Fak’in China
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IMITATION NATION
Ce texte se propose de revenir sur un récent séjour en Chine dans le cadre d’une bourse Villa Medicis Hors les murs qui visait à percer la réalité et la fantasmagorie du rapport chinois aux questions du faux et de la copie. Je voulais en effet déjouer (en feignant d’y souscrire) le cliché de la Chine comme empire du faux : m’intéresser au phénomène du fake in China, en prenant garde de ne pas faking China, de ne pas en donner une image erronée.
L’ART DE LA COPIE
Il est tentant d’improviser une lecture sociologique simplifiée de la culture chinoise convoquant l’art calligraphique, la place de l’individu au sein du collectif, la pensée confucéenne valorisant les Anciens (qui connaît un récent revival), ou le respect bouddhiste du maître par ses disciples (1). Ou encore, l’héritage (spirituel) qui semble primer sur la considération du patrimoine (matériel) pour citer Simon Leys explique que certains temples ou quartiers soient rasés puis reconstruits « à l’identique » sans complexe, au-delà d’intérêts immobiliers évidents (2). Dans l’art ancien, le faux n’a jamais été tabou ou moralement problématique, et la copie reste la base de l’apprentissage des écoles d’art. Un nombre impressionnant de nuances (3) existent, mais il faudrait prouver que le principe d’émulation par la copie est spécifiquement chinois. Comme ailleurs, l’essor de la bourgeoisie entraîne le développement corollaire de copies et de faux. Figure incontournable en la matière, l’excentrique artiste et collectionneur Zhang Daqian (1899-1983) vendit de fausses peintures anciennes dans le monde entier (surtout aux États-Unis) tout en restant considéré comme l’inventeur du modernisme chinois. L’histoire des relations de la Chine avec le reste du monde du rôle des jésuites, aux routes de la soie (l’importance du peintre Castiglione qui introduit la peinture à l’huile notamment), jusqu’aux guerres d’opium menant à un ressentiment tenace envers l’Europe, révèle une attirance réciproque.
À Pékin, l’artiste Hang Rui me rappelle que l’art moderne occidental, dénigré par les communistes, fut séminal pour le groupe d’avant-garde des Étoiles (non sans refléter, en pleine guerre froide, le rôle du zen oriental pour les expressionnistes abstraits). De nombreux contemporains traitent de l’idée de falsification : ainsi les faux cartons et catalogues des « Oahgnoh biennales » de Yan Lei et Hong Hao ; Ai Wei Wei ne cesse d’interroger l’authenticité de l’art (osant détruire un vase Ming – non sans évoquer la tabula rasa culturelle de Mao –, taguer Coca Cola sur une jarre possiblement antique, ou répliquer les controversées fontaines du palais d’été après la vente YSL Bergé) pour mieux pointer l’urgence d’autres vérités (le dénombrement des morts du tremblement de terre du Sichuan par exemple). À Shanghai, Xu Zhen – qui avait mis un dinosaure en aquarium pour surenchérir Damien Hirst – organise de fausses expositions de groupe sous le pseudo « MadeIn » aux intonations moyen-orientales politically incorrect. On pense à Paul Devautour, d’ailleurs installé à Shanghai pour un post-diplôme international. Je rencontre aussi Yang Zheng Zhong et son projet de galerie fictive imprimant à taille réelle des vignettes pixellisées d’internet de Matthew Barney à Cindy Sherman ; et Birdhead, un duo de jeunes artistes propose des pochoirs « abordables » d’œuvres de plus connus comme Zhou Tiehai et son chameau prenant la pose de chefs d’œuvre (Placebo)… Je participe aussi à un séminaire « Designing China » dirigé par Ackbar Abbas de l’Université de HK et Irvine California, dont les écrits sur la contrefaçon sont passionnants.
CONTREFACONS ET IMAGES DE MARQUES
J’ai aussi questionné des avocats ou représentants de grandes marques véhiculant le discours officiel (4). Il faut en effet distinguer les contrefaçons de freins de voitures ou de médicaments (à ne pas confondre avec les génériques indiens), les chemises cheap Cardin (tombées du camion), ou les faux en matière de software informatique (internet restant synonyme de liberté)… L’industrie des dvds pirates donne aussi accès aux productions dissidentes et censurées, films d’auteur et d’Hollywood compris. J’ai aussi visité nombre de gratte-ciel dédiés aux faux, bourrés de touristes occidentaux (comme la Silk Market) et où les autorités n’organisent que des saisies spectaculaires, preuve que la lutte contre le faux, fort lucratif, n’est pas une priorité. Ou Ning (sorte de Hans Ulrich Obrist local !) m’introduit au phénomène shanzhai en vogue chez les jeunes depuis deux ans. Relayée par internet, cette guérilla est décrite par ses détracteurs comme une régression infantile ternissant l’image de la Chine et par ses défenseurs comme le terrain d’une subversion créative face à l’ordre établi – qu’il soit étatique, ou étranger – : une réparation (face à la main mise de marques ré-orthographiées hiphone, nckia, qartier, jusqu’aux copies sans originaux de masques Vuitton anti-SRAS qui restent des publicités gratuites). Dans les deux cas, le sinocentrisme des « après 1980 » reste aussi le symptôme d’une course, longtemps frustrée, à la consommation.
Refuge de Deng Xiao Ping dans les années 1970, la région de Hong Kong bénéficie d’un régime économique spécial et le Sud de la Chine concentre l’industrie de la contrefaçon. Tout près, à Shenzhen, se trouve le parc à thèmes Window of the World (5) à rendre jaloux Las Vegas, avec son péplum postmoderne, son spectacle d’un sosie de Michael Jackson, sa Tour Eiffel version ¾ et ses huttes fantasmées africaines (sorte d’exposition universelle 1900 un peu cynique, offrant le faux « luxe » de la procuration).
DAFEN OU LA POST FACTORY CULTURELLE
Je voulais surtout visiter Dafen, un village de copistes à la chaîne : la Chine fournirait en effet 60% des peintures (6) commerciales bon marché (7) vendues dans le monde. Dans des échoppes minuscules cohabitent ainsi des portraits de Deng Xiao Ping et de Obama, des Courbet, « ClaNde » Monet, Van Gogh, Pollock, Warhol, des Yun Minjun, ou des paysages occidentaux à la chinoise (et inversement), et des portraits de famille (surtout blanches et middle class) ; par souci de réalisme et de rendement, les photos-sources peuvent être imprimées à même la toile et rehaussées de couleur. Souvent caricaturé par les médias qui raffolent d’images de jeunes peignant « jusqu’à 80 Tournesols par jour » (de M6 à TF1, de Beaux Arts magazine au New York Times), Dafen n’est pas un sujet épuisé. Est-ce vraiment de l’art occidental pour l’Occident, à l’instar des porcelaines de Delft sous-traitées en Chine au XVIIIe siècle ? Les clients sont autant les hôtels occidentaux, Wallmart aux États-Unis, que les nouveaux riches de Chine, de Russie, de Dubaï ou du Qatar, ou les galeries de la place du Tertre (avec des tableaux « signés » Dufour). On trouve à Dafen des magasins de couleurs, de cadres, et des librairies remplies de catalogues de vente (pour copier les best-sellers en temps réel), mais aussi le Dafen Museum des architectes Urbanus, au style international décalé, une coquille vide qui ne sert qu’à récompenser annuellement les meilleurs copistes de la ville avec le permis très convoité de résider à Shenzhen (et donc d’échapper à Dafen !). Bien que promu par le gouvernement local comme un eldorado de reconversion pour paysans et ouvriers, la crise a fait chuter drastiquement les ventes, fermer des ateliers. Mais on raconte que Sotheby’s NY proposerait à ses clients désargentés de remplacer discrètement leurs toiles vendues par des copies. Made in Dafen ?
Dafen perpétue aussi la distinction ancestrale entre artisans et peintres lettrés (chinois ou occidentaux) : ainsi Kehinde Winley fait pré-peindre ses tableaux de rappers à la manière de ; Zheng Guogu commande des copies de tableaux photographiés à la foire de Bâle ; d’autres délèguent ou choisissent des peintures ready-made ; ainsi le décrié projet des mille monochromes de Raphaël Juilliard et Pierre Huber à la FIAC de 2005, ou la série de Monk commandant en Chine des Kippenberger que ce dernier avait commandé à un peintre d’enseignes. Le passage par la photo numérique – distance oblige – crée des surprises. Ainsi le flou original d’une toile de Richter fut corrigé par des peintres zélés ; citons encore Christian Jankowski s’appropriant des peintures « originales » de copistes à leurs heures perdues : il reste que ce marché immobile pour les copistes est plutôt lucratif pour les artistes « néo-conceptuels », une asymétrie (8) qui en reflète d’autres.
LE MADE BY CHINA
Constat symptomatique : aucun grand musée d’art contemporain ne prévoit d’exposer de non Chinois d’ici cinq ans, préférant asseoir une identité chinoise forte, bien qu’encore assez mimétique. Qu’attend donc l’Occident sinon des chinoiseries ? L’industrie du faux et de la copie va-t-elle perdurer ? En effet, la Chine ne peut ignorer la pression de l’OMC en matière de copyrights ; les générations futures, créative et individualistes, légifèreront pour leurs inventions. S’il n’y a peut-être pas d’exception culturelle en matière de copie, au regard du Japon, longtemps copieur, ou de la Thaïlande et du Vietnam, la Chine en livre néanmoins une des versions les plus innovantes, voire dissidentes.
(1) Le Pure Lotus, resto veggie bouddhiste à Pékin, sert du canard, du steak au poivre, ou du requin, sculptés dans du soja et du tofu, à l’illusion visuelle et gustative parfaite.
(2) Les controversées terres cuites des Cavaliers de l’Éternité, présentées à Hambourg et à la Pinacothèque de Paris faillir créer un (énième) incident diplomatique.
(3) Lin signifie: copie conforme, fugu : inspiration antique, fang : imitation libre, zao : imitation créative, xue : apprendre et copier, kaobei : approximation phonétique de copy…
(4) Les marques insèrent des puces électroniques erronées pour authentifier les vrais sacs des faux, les « bons codes » étant déjà copiés.
(5) Son jumeau à Pékin The World servit de décor unique au film de Jia Zhan Ke.
(6) Quyang à 200 km de Pékin est spécialisé dans la sculpture néo-classique.
(7) Le projet China Made in Italy de Gabriele Di Matteo veut renverser la tendance.
(8)La dernière triennale de Guangzhou intitulée non sans provocation Farewell to Postcolonialism – un débat considéré comme conservateur par la nouvelle gauche chinoise – demanderait tout un développement.
FAK’IN CHINA
Anne Dressen
IMITATION NATION – This article proposes to revisit to a recent stay in China within the framework of a Villa Medicis Hors les murs grant, which sought to penetrate the reality and the phantasmagoria surrounding the Chinese slant on issues of forgery and copy. I wanted in effect to undermine (while feigning to subscribe to it) the cliché of China as the Empire of the forgery: I was interested in the phenomenon of “fake in China,” and on guard against “faking China,” not wanting to paint a false picture.
THE ART OF COPY – It is tempting to sketch a simplistic sociological reading of Chinese culture that includes the art of calligraphy, the place of the individual within the collective, the value placed on elders in Confucian thought (which has seen a recent revival), or the Buddhist disciples’ respect for their teacher.[i] Still, the spiritual legacy, which seems to take precedence over the consideration of material heritage, to cite Simon Leys, can explain why certain temples or neighborhoods may be completely razed and rebuilt identically without a concern beyond the obvious real estate interests.[ii] In ancient art, the fake was never taboo or morally questionable, and the copy continues to be the foundation of art school training.But even if impressive number of nuances[iii] exist, it remains to be proven that emulation by copying is specifically Chinese. As elsewhere, the rise of the middle class brought about the corollary development of copies and forgeries. A major authority on the subject, the eccentric artist and collector Zhang Daqian (1899-1983) sold forgeries of old masters throughout the world (especially in the U.S.) while still being considered the inventor of Chinese modernism.The history of China’s relations to the rest of the world – from the role of the Jesuits, to the Silk Roads (the importance of the painter Castiglione, who introduced oil painting), and the Opium Wars, leading to persistent resentment against Europe – also reveals a reciprocal attraction.
In Beijing, the artist Hang Rui reminded me that modern Western art, ideologically denigrated by the Communists, was seminal for the avant-garde group The Stars (not without reflecting the role of Eastern Zen for the Western abstract expressionists at the height of the Cold War).A great deal of contemporary artists deal with the idea of falsification: thus, the fake invitations and catalogues for Yan Lei and Hong Hao’s “Oahgnoh Biennials”; Ai Wei Wei constantly interrogates the authenticity of art (daring to destroy a Ming vase – not without evoking Mao’s cultural tabula rasa – tagging Coca Cola on a possibly ancient jar, or replicating the controversial Summer Palace fountain sculptures after the YSL Bergé auction) to more effectively point out the urgency of other truths (the death toll of the Sichuan earthquake, for example).In Shanghai, Xu Zhen – who had once put a dinosaur in an aquarium to outdo Damien Hirst – now mimics group shows under the alias “MadeIn”, with a Middle Eastern politically incorrect accent. This is reminiscent of Paul Devautour, currently in Shanghai for an international post-graduate program. I also met Yang Zheng Zhong and his fictitious gallery project, printing full-scale pixilated photos from internet thumbnails of Matthew Barney and Cindy Sherman; and Birdhead, a duo of young artists proposing “affordable” transfers of the most famous works, like Zhou Tiehai and his camel imitating the poses of figures of old masterpieces (Placebo)… Apart from that, I participated in “Designing China,” a seminar led by Ackbar Abbas of the University of Hong Kong and UC Irvine, whose writings on forgeries are extremely compelling.
COUNTERFEITS AND BRAND IMAGES – I also questioned attorneys or reps for top brands, spokespeople for the official discourse.[iv]It is necessary in effect to distinguish between forgeries of automobile brakes and medications (not to be confused with Indian generic drugs), cheap Cardin shirts (off the truck), or computer software knockoffs (Internet remaining synonymous with freedom)… the pirated DVD industry also provides access to dissident and censured productions, including independent and Hollywood films. I also visited a number of skyscrapers devoted to knockoffs, packed with Western tourists (like the Silk Market) and where the authorities organize only spectacular seizures, proof that the fight against the hugely lucrative forgery business is hardly a top priority.Ou Ning (kind of local Hans Ulrich Obrist!) introduced me to the shanzhai phenomenon, in vogue with the youth since two years ago. Relayed via Internet, this guerilla action is described by its detractors as regressively infantile, tarnishing China’s image, and by its defenders as the ground of creative subversion against the established order – whether governmental or foreign: a reparation (against the stronghold of brands with a modified spelling, Hiphone, Nckia, Qartier, to copies without originals of Vuitton anti-SRAS masks, which are free publicity).In both cases, the Sinocentrism of the “after 1980” generation also remains the symptom of a race to consume that had long been frustrated.
Deng Xiao Ping’s haven in the seventies, the region of Hong Kong benefits from a special economic regime and the forgery industry is concentrated in the south of China.Nearby, in Shenzhen, the theme park Window of the World,[v] rivals Las Vegas with its ongoing postmodern epic shows, its Michael Jackson look-alike performance, its ¾ version of the Eiffel Tower and its African huts (evoking a kind of 1900 Universal Exhibition, while slightly cynically offering fake “luxury” vicariously).
DAFEN OR THE POST CULTURAL FACTORY – I wanted above all to visit Dafen, a village where painting copies are mass-produced. China manufactures in effect 60% of cheap, commercial paintings[vi] sold around the world.[vii] In tiny workshops, portraits of Deng Xiao Peng and Obama thus coinhabit with Courbets, “ClaNde” Monet, Van Gogh, Pollock and Warhol, Yun Minjun, or Chinese-style Western landscapes (or the opposite), and family portraits (mostly white and middle class); out of concern for realism and efficiency, the photographic sources can be printed directly onto the canvas and embellished with paint. Hungry for images of youth speed painting “up to eighty Sunflowers a day” (from M6 to TF1, and Beaux-arts magazine to the New York Times), the media often caricature Dafen, but the subject has yet to be exhausted.Is it really Western art for the West, following the example of “Delft” porcelain manufactured in China during the 18th century?Clients in fact include as much the Western hotels and U.S. Walmarts as the nouveau riche from China, Russia, Dubai and Qatar, or the Place du Tertre galleries (with paintings “signed” Dufour). In Dafen there are shops for paints, frames and bookshops full of auction catalogues (to copy the bestsellers in real time), but also the Dafen Museum, an out-of-place international style building designed by the architects Urbanus, whose empty shell merely serves to award annual prizes to the city’s best copyists, accompanied by the highly-coveted privilege of residing in Shenzhen (and thus escaping Dafen!).Although promoted by the local government as an Eldorado for retraining peasants and workers, the economic crisis has caused prices to drop drastically and workshops to close. Rumor has it though that Sotheby’s NY offers to discreetly replace their hard-up clients’ auctioned paintings with copies.Made in Dafen?
Dafen also perpetuates the ancestral distinction between artisans and artists (both Chinese and Western): as such, Kehinde Wiley has his old masters-inspired paintings of rappers pre-painted; Zheng Guogu orders hyperrealistcopies of paintings he photographed at the Basel Art Fair; others delegate or choose ready-made paintings, such as Raphaël Juilliard and Pierre Huber’s much debated1000 monochromes project at the 2005 FIAC, or the series Jonathan Monk ordered in China of Kippenberger paintings, which the artist had originally commissioned a German sign painter to do.Sourcing with digital photography – necessarily by distance – can create surprises. Such as the blur of Richter’s original paintingbeing corrected by zealous artisans; or Christian Jankowski appropriating “original” paintings made by copyists in their free time: the fact remains that this fixed market for copyists is lucrative for “neo-conceptual” artists, an imbalance which in turn reflects others.[viii]
MADE BY CHINA – A significant fact: no major contemporary art museum plans to exhibit non-Chinese artists in the next five years, preferring to establish a strong Chinese identity, even if still rather mimetic. But does the West expect anything other than chinoiseries? How long will the forgery and copy industry last? In effect, China cannot turn a blind eye to pressure from the OMC concerning copyrights; future generations of creative individualists will certainly use legal means to protect their inventions. If there aren’t any cultural exceptions – in comparison to the copy in Japan, once a leader in forgery, or Thailand and Vietnam – China, however, embodies one of the most innovative, even dissident, versions.
[i] The Pure Lotus, a Buddhist vegetarian restaurant in Beijing, serves duck, pepper steak or shark, all sculpted out of soy and tofu with perfect visual and gustatory illusion.
[ii] The controversial Warriors of Eternity terracotta sculptures, exhibited in Hamburg and at the Pinacothèque in Paris, nearly created yet another diplomatic incident.
[iii] Lin means : certified copy, fugu : ancient inspiration, fang : free imitation, zao : creative imitation, xue : both learn and copy, kaobei ; phonetic approximation of copy…
[iv] The brands insert erroneous electronic chips to authenticate the real bags from fakes, the “right codes” already being copied.
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